
Présentation & Mon écriture sur internet

Présentation & Mon écriture sur internet , texte libre 2016 - M.jo.H
Après avoir eu différentes expériences professionnelles dans des domaines très divers tel l'informatique de gestion en tant qu'analyste programmeur et l'accueil "parents enfants" en tant que créatrice d'une structure, et à la clé différentes expériences de remise en question et changement de lieu de vie, ce sont profondément les sujets liés à l'éducation et les mécanismes d'apprentissage qui représentent les moteurs de ma motivation pour cette reprise d'études en sciences humaines.
J'ai repris le chemin de l'université depuis l'âge de 52 ans en Licence Sciences de l'éducation dans un premier temps (L3 validée mais UE réparties d'emblée et volontairement sur deux ans), puis en Licence de sociologie et ethnologie (directement en L3 mais sans passage des examens) puis en Master Sciences de l'éducation M1 sans passage des examens.
Je suis actuellement en licence de philosophie à distance (L1 et L2 validées volontairement en deux ans/ en L3 cette année) ce qui représente en totalité pour le moment 10 années d'études.
Ce choix de reprise d'études a fait de moi une étudiante à "contre temps", et m'a fait entrer petit à petit, comme en parallèle, à travers un travail plus personnel, dans le champ de l'observation de ma propre expérience, un "contre temps" : un contre sans adversaire à prendre comme un "tout contre", une prise de conscience, qui se donne le temps de sentir à travers le cheminement de la reprise d'études la chance d'une lenteur, une plus intime et profonde compréhension.
l'idée du contre et l'expérience "du vent"
Vous êtes à bicyclette sur un chemin de bord de mer, il fait très beau,
vous roulez vite et facilement.
Au retour, vous prenez le même chemin, mais en sens inverse, et vous voilà beaucoup moins joyeux : vous sentez un terrible vent pleine face ! vous voilà réduit à une toute autre allure, tandis que les autres très joyeux que vous croisez alors en sens inverse vont tous à vive allure sans conscience du vent. Ce n'est pas la peine d'essayer de les tenir au courant de ce vent terrible, leur course douce et facile, qui va à la même vitesse que le vent les informe de tout le contraire ! ils vous diront même que c'est folie de dire qu'il y a du vent !
Cette impression de "découverte" d'un phénomène qui faisait "corps avec nous" sans qu'on en ait conscience, n'est possible à ressentir que si l'on va "contre".
Pour un retour à l'étude, c'est une image tout à fait transposable, dans ce que l'on pourrait identifier comme la prise de conscience et la visualisation de sa propre manière d'apprendre, l'impression de pouvoir mesurer enfin "ce vent" d'évidence qui nous poussait sans pouvoir vraiment l'identifier : sentir ce vent, sa direction, sa force, tout ce qu'il faut alors pour pouvoir l'utiliser, devenir actrice de cette situation plutôt que la subir sans conscience.
Ma reprise d'études et cette prise de conscience m'ont permis de me sortir de cette "rigidité" dans la mesure où j'ai compris à quel rythme j'avançais le mieux. J'ai repris le 'vent" en respectant mon propre rythme sans m'occuper des remarques éventuelles de ceux qui avancent aussi vite que possible...
2- Mon écriture sur internet
Cet
espace sur internet est tel un "paysage mouvant", un
"contenant avec un contenu en formation" plutôt qu'un lieu
d'exposition à contenu fixe. L'écrit vient ici librement et
naturellement comme une sorte de finalisation, c'est le résultat
d'un processus de "maturation", c'est un écrit en
formation. Mon écriture n'est pas effort de création, mais plaisir
de délivrance. c'est pourquoi je qualifie cet écrit d' a
posteriori. Lorsque
l'écrit est un métier, il entre dans un processus de contrainte. AU
CONTRAIRE : Ici l'écrit m'invite librement. L'écrit doit être en
forme pour livrer son sens, mais Il faut oser passer d'une perception
d'une méthodologie imposée comme un préalable à l'écrit - au
risque de l'inhibition - à une mise en forme qui s'impose
naturellement a posteriori. Si l'on dit à quelqu'un qui découvre
une nouvelle activité ou commence à faire quelque chose "voilà
la seule méthode pour le faire parfaitement" comment pourra
t-il (elle)oser exprimer le début de cette chose qui n'existe en son
début que et par une naturelle incomplétude et formatrice
imperfection ! l'enfant qui commence à marcher applique t-il une
méthodologie idéale et standardisée ? certainement pas ! on laisse
à chaque enfant le temps et la liberté "d'inventer" son
propre équilibre jusqu'à ce qu'il se lance et finisse par marcher
naturellement. PENSER
CONTRE / MAINTENIR le CAP de la REALITÉ / EXPERIENCE J'essaye
de me poser et d'analyser des questions qui m'intéressent et je
laisse libre l'écrit qui s'invite : ainsi naît "un texte
libre" qui "vit" à l intérieur de son contenant, est
repris, modifié, comme une matière à modeler. L'écriture arrive
ici « au bon moment » sans forçage, comme si elle répondait à un
processus naturel de "gestation-maturation-naissance" et ce
n'est pas une méthodologie qui guide mon écrit, mais le principe de
"visualisation de la compréhension" et l'exercice de la
synthèse. Pour
illustrer mon propos j'aimerais citer Montaigne dans ses ESSAIS livre
I chapitre 25 "Du Pédantisme" " Je
dirais volontiers que , comme les plantes s'étouffent de trop
d'humeur (d'eau), et les lampes de trop d'huile, aussi l'action de
l'esprit par trop d'étude et de matière, lequel, saisi et
embarrassé d'une grande diversité de choses, perde le moyen de se
démêler".
MATIERE
d'ECRIT/MATIERE DE DEVENIR ESPACES
DOUBLES/REPRISE ETUDES / TEXTES LIBRES
Dans mon
travail de réflexion personnelle, je mélange les contraires et
provoque les mélanges dans le but de me faire réagir, pour me
forcer à me placer dans différents angles de vue, cela m'aide à
"mettre au clou" mes préjugés. Dans mon "paysage
théorique" on trouve : P Valéry, P Eluard, F Ponge, Sénèque,
F Bacon, Montaigne, Bergson, Alain, H Arendt , J Dewey, M Foucault, J
Bruner, H Gardner, C Rogers , E Goffman, P Bourdieu, Rodin, Degas,
Klimt, Modigliani, Léonard Cohen, R W Emerson, le sublime Nietzsche, "Bob l'éponge" et l'affreux Kant. MAIS le but n'est pas de chercher
vers quels auteurs, sujets ou domaines je m'oriente ! L'idée est au
contraire d'essayer de "tenir le cap" de la réalité et de
rester libre d'examiner les choses avec simplicité . Si je m'exprime
au sujet de la formation au XXI siècle, je le fait dans le cadre de
l'expérience de ma reprise d'études, je ne cherche pas simplement à
imaginer une expérience comme un "objet" extérieur à moi
même, j'éprouve des sensations et j'essaye de les analyser.
Quand j'écris, je ne me dit pas qu'il faut que
j'écrive une introduction, que je cherche une "problématique",
quand j'écris, au fond mon esprit est comme "au repos d'une
méthode". J'ai l'impression d'avoir de l'espace libre pour
faire émerger d'autres idées et cette impression de liberté est
comme une "respiration".
Ce que j'écris est comme une
"matière" brut , un bloc dont la première forme est issue
de la compréhension, cette matière écrite pourrait se comparer à
un bloc d'argile, en la laissant advenir naturellement on n'est pas
dans un sentiment perpétuel de jugement et d'angoisse occupant tout
l'espace de la pensée : "mince" : ceci ne doit pas être
une bonne introduction !, "flûte" ! cela ne doit pas être
une problématique. "Sapristi" cette conclusion est sans
relief !: je serais donc si nulle !?"
Cette "matière
brut" écrite que je laisse advenir en liberté est une "forme
compréhensive d'écrit", c'est une écriture qui me ressemble,
comme un objet issu "de moi", tout comme on a tous un corps
différent on a une écriture différente. Une fois née, cette
"matière d'écrit" singulière et donc unique ne pourrait
faire l'objet d'une évaluation par rapport à un modèle attendu
contrairement à une production faite à partir d'une méthodologie
dont on attend qu'elle ressemble à un modèle. MAIS cette "matière
d'écrit" peut faire l'objet d'une "matière de devenir",
par un processus de transformation qui s'applique à notre "matière
d'écrit" selon une structure répondant alors possiblement à
une méthode de présentation, une méthodologie ou un style. (ici je
pense à l'ouvrage de Raymond Queneau "exercices de style").
Les deux aspects :
reprise d'études en philosophie à l'université et écriture libre
ne mobilisent pas du tout les mêmes composantes de la réflexion.
Dans le premier cas il s'agit d'essayer de se concentrer et
d'assimiler une culture philosophique existante et imposée en
essayant d'en comprendre au mieux les enchaînements afin de les
mobiliser dans le cadre des examens afin d'obtenir un diplôme, dans
l'autre cas de se laisser aller librement au gré de ses propres
questionnements , à partir de son expérience propre, et mettre à
l'épreuve sa propre réflexion sa capacité d'analyse critique et
ses représentations.
C'est pourtant lors de cette
confrontation, de ce passage d'une concentration contrainte sur des
sujets imposés à une "extériorité" accordée sur des
questions libres, que s'entretient et se contient le mouvement de
réflexion. Le différentiel entre le pôle culturel très
nourrissant et structuré des études universitaires et celui qui
semble très libre et ouvert du questionnement personnel, crée comme
un courant positif et vivifiant.
Cette confrontation des deux
espaces m'oblige à entreprendre un travail sur moi-même, à mettre
en cause ma façon d'écrire, me forme au delà des deux espaces à
une meilleure forme d'expression et aussi une forme d'émancipation.
Au fil de mes réflexions, me vient naturellement l'envie de "mettre
à jour" mes textes libres et c'est surtout cet ajustement qui
est formateur, il oblige à affiner ma pensée pour garder ce qui me
semble essentiel. C'est alors, modifications après modifications, à
force d'ajouts ou de suppressions, à l'intérieur d'une forme
imposée, d'un texte "huis clos" en miroir avec moi-même
qui semble m'enfermer pour finalement mieux me libérer, comme écrire
un contour de soi. C'est peut être cela que l'on nomme "formation".
M.jo.H